A l'heure où ce texte est écrit il est déjà bien trop tard, le monde voit surgir une deuxième vague de contaminations massives de COVID19; si rien ne change dans les comportements cette crise devrait être plus grande que celle de mars 2020 en Europe. Nous sommes fin octobre 2020.

Qui n'a pas son opinion sur cette crise sanitaire? L'incompétence conjuguée avec l'irresponsabilité des dirigeants de pratiquement tous les pays du monde a fini par laisser chacun(e) seul(e) et responsable face à un virus extrêmement contagieux. Personne n'a été en mesure de prendre les sages décisions face à ce fléau comparable aux pires scénarii de films catastrophe; le dilemme que représente le choix entre l'économie et la vie a brouillé la vue de la plupart des politiciens de ce monde, il s'agit de sauver sa place tout en prenant des décisions très impopulaires...

Cette crise ne se serait pas répandue sans mondialisation, on peut dire en fait qu'elle n'a été possible que grâce à la mondialisation. Les délocalisations de tous les secteurs d'activité au profit de la Chine ont alimenté des échanges physiques par millions, incluant les transports involontaires de maladies et contaminants en tout genre.

J'éviterai de développer la réflexion autour de l'intéressante et innovante question éthique de survie de l'économie ou de nos faibles, en effet ce qui m'anime ici est de comprendre pourquoi nous manquons de courage pour agir en toute responsabilité et le plus efficacement possible.

Puisque la mondialisation a rendu cette crise sanitaire possible, c'est peut-être aussi la mondialisation qui pourrait être mise au bénéfice de sa résolution. Sachant que le virus est désormais installé dans toutes les nations, comment imaginer que chaque état isolé puisse trouver les meilleures solutions? Comment continuer de vivre sans se réinventer? Rien ne sera sans doute plus jamais comme avant, et le prix à payer n'est de loin pas encore établi, mais chacun(e) sait qu'il sera très lourd.

Le confinement débuté en mars 2020 en Europe n'a pas été une mauvaise idée, et les bons résultats se sont faits clairement sentir en été. Pas besoin de connaissances pointues en médecine pour comprendre que l'isolement bloque la transmission du virus, et que réapprendre les mesures d'hygiène n'est pas une révolution. Mais voilà, après plus d'un mois de confinement il nous devenait prioritaire de retourner travailler, car la note arrivait: loyers, assurances, traites, soins, nourriture, etc. On a arrêté la machine de production en laissant tourner la machine à transactions. Absurde? Oui!

Ce que nous n'avons pas eu le courage de faire est d'arrêter ensemble, de concert avec tous les pays du monde, la machine à transactions. Plus personne ne doit d'argent à personne pendant le temps de confinement, tous les comptes en banque restent gelés jusqu'à la sortie de crise. Les états subviennent aux besoins de la population en nourriture et en soins, en prenant le contrôle de la production et de la distribution. Les nations s'entraident dans ces besoins de base, mais aucune transaction bancaire privée n'est admise. Nous aurions pu rester confinés le temps nécessaire, pas un mois, mais trois à huit mois, pour endiguer définitivement cette plaie planétaire. Une fois la crise passée, on déverrouille la machine à transactions et les affaires reprennent au point où elles sont restées. Personne n'aurait eu à subir de faillite ou de banqueroute, et les états n'auraient pas eu à payer la facture sociale dont je n'ose encore imaginer le montant.

Simple logique pour la vie et l'espèce humaine, mais ce monde à mille vitesses ne semble pas prêt à assumer le courage nécessaire pour choisir la logique de vie. Ces temps viendront, dans très longtemps, mais en attendant nous devrons passer à la caisse et assumer les effets de toutes les mauvaises décisions de notre société mue par la croissance et le profit. Il semble bien que nous ne soyons qu'au début d'une longue période de troubles, à ce jour malheureusement bien installée.

Orlandres

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