La structure mentale de l’humain est bien complexe et tend bien des pièges a celui ou celle qui n’en prend pas garde, qui n’en prend pas connaissance. Nous sommes faits d’une lumière de vie éternelle qui anime le corps le temps de vie qui nous est accordé. Dans l’être "normalement" constitué il existe différents niveaux de conscience: le sub-subconscient, le subconscient, la conscience et l’ego.

On peut dire que le sub-subconscient est proche de la lumière de vie, que le subconscient est une interface entre la conscience et le sub-subconscient, que la conscience est l’interface entre le subconscient, l’ego et le monde extérieur. L’ego, quant à lui est le "je suis", l’affirmation même de notre existence unique, le personnage qui se trouve en chacun de nous et qui a besoin de s’affirmer en permanence. Nous en avons besoin car il nous permet le défi personnel et le contentement. L’ego ne doit pas être éliminé, il ne doit pas devenir un ennemi, mais bien un allié précieux qui nous pousse à aller de l’avant. La majeure partie de l’humanité subit malheureusement son ego car elle n’en a pas conscience et agit dans son avantage personnel et pour son contentement perpétuel. Lorsque deux êtres sont en partenariat et que l’ego n’est pas clairement identifié alors il est quasiment impossible que le partenariat dure si les deux egos ne sont pas contentés par les mêmes facteurs. Pour exemple deux partenaires qui aiment la célébrité se contenteront mutuellement en passant à la télé ou dans les magazines. Si l’un d’eux n’aime pas la célébrité alors tôt ou tard leurs egos se confronteront et le partenariat prendra fin. L’ego est devenu avec le temps et l’évolution de notre société l’ennemi numéro un de l’humain. C’est l’ego qui pousse à la soif de pouvoir, de flatterie, d’admiration, d’adulation, etc. jusqu’au paroxysme qui tend à faire tant de mal à notre propre environnement, car l’ego du parent transmet à l’ego de l’enfant l’importance d’être plus brillant et plus fort que les autres, etc. C’est également l’ego qui génère les guerres et le conflits entre les hommes, car l’humain est incapable de surmonter son propre ego, l’ego est comme un brouillard qui empêche la vision claire de la vérité des choses, ralentissant l’humain dans son évolution intérieure. L’ego est à la fois un ami et un ennemi. Il est comme un animal dangereux qui pourrait dévier et se retourner contre son maître s’il n’a pas été correctement connu et dompté.

Durant notre enfance et croissance, nous avons tous été plus ou moins flattés par nos parents, "nous sommes fiers de toi" est le genre de phrase qu’on nous a martelée à maintes reprises ou qu'on aurait voulu entendre. L’enfant n’a pas conscience de son ego, c’est ainsi, il n'est le plus souvent qu'ego. Aussi a-t-il d’autres façons de fonctionner que l’adulte en n’intellectualisant pas tout mais en vivant son ego comme une sorte d’instinct. Arrivé à l’âge adulte, à l’âge de conscience, l’humain a plusieurs choix face aux expériences nouvelles qu’il traverse, en solitaire cette fois: revoir l’état de son être, faire une sorte de grand service qui lui permet d’orienter son évolution dans tel ou tel sens, ou alors ne rien changer du tout et traverser la vie avec les acquis jamais remis en question. Certains ont besoin d’aide extérieure et c’est une bonne chose que les sciences psychanalytiques et psychologiques soient là à cette fin, d’autres arrivent à faire des grands changements seuls ou en compagnie de partenaires, se faisant avancer mutuellement. La majeure partie cependant ne prend pas conscience de l’importance de l’ego dans son existence et mord à tous les hameçons: flatteries, compliments, souci de l’image, jeunesse éternelle, chirurgie esthétique, produits cosmétiques en tout genre, consommation à outrance, luxe, belle voiture, pouvoir financier et politique, pouvoir religieux, célébrité, etc.

L’ego doit être connu, et ses manifestations identifiables afin que chacun connaisse l’ampleur des conséquences bonnes ou mauvaises que son propre ego peut avoir sur lui-même et sur les autres. Il est très difficile d’appliquer la véritable tolérance si on n’a pas le contrôle de son ego, d’accepter les différences de l’autre parce qu’elles choquent notre propre ego, heurtent des acquis hérités et enfouis dans les tiroirs à certitudes, provoquent des hontes et des angoisses, bousculent le confort personnel de n’avoir pas de question à se poser; la véritable écoute devient pratiquement impossible. Un ego flatté ou trop ignoré, sans contrôle par la conscience, mène à la déviance et aux sentiments dissonants; un ego connu et contrôlé ouvre la porte de la connaissance, de la reconnaissance, du respect et de l’évolution de l’être. Deux egos connus et contrôlés peuvent parfaitement fonder un partenariat sain et solide, sans pour autant nécessiter les mêmes nourritures, l’inverse semble pratiquement impossible...

Orlandres

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