Ce début de millénaire est marqué par le foisonnement de nouvelles religions et sectes qui prônent chacune leur vérité absolue. Il y a autant de croyances qu’il y a d’humains... Avec l’avènement de l’Internet, une multitude d’informations sont disponibles aux privilégiés pouvant se connecter, une grande part de la planète n’ayant pas accès au web. L’homme n’en est pas à ses débuts dans la recherche de la vérité, mais en ces jours de richesse d’informations il semble plus que difficile de ne pas tomber dans l’un ou l’autre des pièges qui sont tendus sur la toile. Une prudence nécessaire s’impose à celui ou celle en quête, il faut faire preuve du plus grand scepticisme en ce qui concerne les divers documents offerts dans des milliers de sites.

Mon propos n’est pas ici de répandre une nouvelle vérité, mais bien de soulever le phénomène de recherche auquel des millions d’humains participent et de tenter de comprendre pourquoi ces démarches sont si présentes.

La vie et la mort. Sans aller plus loin dans la formation de l’univers, dans la compréhension de l’espace-temps qui nous encadre, juste le fait de concevoir que la vie et la mort existent suffit à interroger l’humain, et ce, depuis toujours. Chaque être a besoin de réponses, car le sens qu’il donnera à sa propre vie dépendra des explications qu’il se contente d’accepter par un acte de foi. La dualité qui nous compose par l’existence du bien et du mal impose des règles sociales en cataloguant ce qui est bien et ce qui est mal et en statuant sur la permissivité et sur les limites de la liberté. C’est ainsi que durant les 5’000 ans passés ce furent les religions qui apportèrent des réponses et des vérités, en les imposant si fort parfois que la vie des gens en dépendait. Mais ces religions et les érudits scribes qui en ont écrit les livres sacrés étaient toutes composées d’humains mortels et imparfaits, souvent au service du pouvoir politique dont ils tirèrent les plus grands profits. Au terme du 20e siècle quatre grandes religions dominèrent la planète, le judaïsme, le christianisme, l’islam et le bouddhisme. Mais la philosophie et la science, ainsi que le pouvoir politique, se détachèrent des croyances religieuses pour se limiter au factuel, commençant une nouvelle ère où toute affirmation doit avoir sa preuve. C’est ainsi que l’homme du 20e siècle commença à s’éloigner des religions pour entreprendre une vie de consommation et de jouissances terrestres, car il avait au moins la preuve du mieux-être que cela lui procurait. Par l’émergence des médias, le pouvoir politique et économique a imposé des règles de vie basées uniquement sur le bien être dans cette vie, au profit d’une poignée de riches qui savent encore en tirer bénéfices, sans se soucier des conséquences sociales, environnementales et sur l’ensemble du vivant. La surpopulation actuelle en est la conséquence, le mot d’ordre du siècle a toujours été la "croissance", ce nouveau dieu suprême responsable de la bonne santé des nations.

Les limites se font sentir, car notre petite planète donne enfin sa vraie mesure et ses capacités à absorber les méfaits de l’humain en "croissance". Inutile de s’étaler sur l’élan écologique qui caractérise ce début de troisième millénaire pour conclure que nous faisons fausse route, la nature se charge de nous remettre en place. Grâce à la formidable avancée technologique du siècle passé, les pays ayant accès à l’information et aux recherches de pointe ont créé un nouvel humain, plus instruit, plus civique, mais aussi plus égoïste, plus sceptique et paradoxalement plus manipulable. Je dois ici marquer la différence entre la société, la vraie, et les dirigeants qui la gouvernent: pour illustration je ne peux me contenter d’affirmer que les américains sont bêtes d’avoir élu par deux fois un Bush menteur et belliqueux, la démocratie permet cela, la moitié des électeurs a été choquée de ce choix et n’a d’autre option que de se soumettre à la volonté du plus grand nombre. La société américaine est donc divisée entre ceux qui soutiennent un président bête et ceux qui souhaitent un progrès pacifique et respectueux, cette société vue par le bas est bien complexe et faite d’individus qui vivent à des vitesses très distinctes. L’anti-américanisme devient en fait une aberration pour toute personne comprenant cela. En revanche le jugement très dur que l’on peut porter à la politique des dirigeants est quant à lui justifié. Ce qui m’importe, c’est l’individu dans la masse et non de focaliser sur les actes des dirigeants.

Que se passe-t-il donc avec cet individu des nations riches pour qu’il entame une recherche de la vérité? A mon sens il faut commencer par ne pas sous-estimer la capacité de chaque être à admettre ou non telle ou telle affirmation. Ce, d’autant qu’il détient un savoir et une culture générale défiant toute comparaison avec les siècles passés. L’homme a de plus en plus de peine à admettre des vérités qui ne lui sont pas prouvées sérieusement, malgré cela il peut si aisément se confondre dans des croyances ésotériques ou autres, nous sommes de bien curieuses créatures. Ce qui change également ces dernières années, c’est la foi en la consommation et en la "croissance", car le prix à payer pour nos enfants devient de plus en plus clair, et à l’approche de la mort on se rend compte que l’accumulation de biens n’apporte pas plus de solutions. Toute personne qui arrive à ces conclusions devient candidate potentielle à la quête de sa vérité. Il est important de noter ici les maux engendrés par les croyances religieuses classiques qui démontrent de manière factuelle les limites grossièrement humaines de leurs dogmes. Les êtres s’éveillent sur cela, et refusent petit à petit de "gober" des vérités toutes faites, sur le papier bienveillantes mais en fait nocives pour l’ensemble de l’humanité. Aussi faut-il ajouter la formidable avancée de connaissances sur l’univers et son fonctionnement, qui nous apporte, à chaque nouvelle découverte, des questionnements sur notre isolement et sur la véritable probabilité d’existence d’autres civilisations extraterrestres. Comment croire alors que notre dieu soit voué à notre petite planète ridiculement perdue dans l’immensité galactique? Quand on admet que d’autres civilisations existent alors on est prêt à remettre en question la véritable histoire humaine et ses croyances, car imaginer que des êtres forcément plus évolués (défiant la physique quantique pour nous visiter) puissent exister revient à s’ouvrir à de nouvelles explications et connaissances, cela n’est possible que si l’on est prêt à tout remettre en question.

L’homo sapiens, l’homme qui pense. Et oui, nous sommes faits de pensées, tous nos actes en découlent. Mais donner un sens à sa vie représente sans doute le chemin le plus sinueux et le plus difficile à suivre, d’autant qu’il semble impossible de trouver la vérité absolue. La société de consommation nous a formatés à ne croire que ce que nous voyons, elle en jouit et ne veut surtout pas que cela change, ce serait sa perte. Les hommes ne se rendent pas toujours compte qu’ils disposent d’ailes pour voler librement, derrière de fausses affirmations de liberté et de fraternité nos dirigeants nous enferment dans un esclavage moderne composé de gentils contribuables endettés, perpétuant ainsi la loi de l’intérêt et du profit. Il n’est en fait pas trop difficile de s’éveiller face à cette réalité, mais entrer en quête spirituelle est encore une démarche "d’illuminé" qui isole bien souvent celui qui ose en parler. Combien de fois ai-je vécu cette fâcheuse expérience de discussions avec des gens fermés et assis sur des certitudes jamais remises en question, et de subir des ricanements et des ridiculisations dignes des bourreaux de sorcières? Le chercheur de vérité prend un risque, il est tellement plus simple de se contenter des vérités reçues et acceptées par la société que dévier du chemin "normal" nécessite une force de caractère plus coriace et une délicatesse exemplaire pour continuer d’avoir une vie sociale.

Faisant partie des humains en quête, je me rends compte que la vérité, celle avec un grand V, se trouve fragmentée en des milliers de morceaux disséminés dans les religions, la science et la philosophie. Une bonne partie se situe néanmoins en mon être et il me semble plus qu’important de développer l’écoute de mon propre bon sens et de mon intuition. Ce que je puis vous apporter à ce niveau du récit comme conseil, c’est de réaliser enfin que nous sommes tous constitués de l’ensemble des concepts que la création a mis dans les êtres de chair dotés de conscience. Si on accepte ce constat alors on se rend compte qu’on est une partie de la vérité et que cette dernière nous habite, trop souvent occultée au bénéfice de futilités consommatrices. La méditation et l’étude apportent leur lot de réponses, parfois bien plus satisfaisantes que les dogmes prônés par les religions qui tiennent l’humanité dans des croyances de salut sans jamais lui apporter la moindre preuve. Toute forme de vérité imposée engendre une manipulation malsaine aux conséquences fâcheuses, c’est certainement pour cela que les hommes et les femmes se mettent en quête. Les temps faciles pour les religions sont terminés, même si encore aujourd’hui des minorités extrémistes acceptent de se faire exploser pour finir au paradis avec neuf vierges par jour, c’est un peu comme le chant du cygne. Combien de temps l’humanité dans son ensemble prendra-t-elle à réaliser qu’il faut des changements en profondeur? Quand je vois que le monde fonctionne à des vitesses différentes, que des nations envoient des hommes dans l’espace et que d’autres appliquent à la lettre les enseignements religieux médiévaux, je me dis que la route est longue, que les dégâts seront nombreux, et que de mon vivant voir un Obama à la tête des Etats-Unis est déjà un exploit. En revanche je prends la responsabilité de transmettre à mes enfants un message bien différent, dans l’espoir de le voir évoluer en eux et en leur descendance, pour le mieux de l’ensemble de l’humanité.

Orlandres

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